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Budget 2025 pour la France : quelles conséquences pour l’immobilier ?
La France se dirige-t-elle enfin vers l’adoption d’un budget pour 2025 ? L’horizon semble peu à peu se dégager. Bien que François Bayrou ait eu recours à l’article 49.3, le gouvernement ne devrait pas être censuré par le RN et le PS. Cette perspective rassure les investisseurs : après avoir atteint 3,5 % à la mi-janvier, le taux d’intérêt français à 10 ans, référence pour les taux des crédits immobiliers, est retombé à 3,1 %. Une baisse bienvenue pour les emprunteurs, qui redoutaient une remontée des taux en raison de l’instabilité politique qui secoue le pays depuis huit mois.
Mais ce n’est pas tout : le budget 2025, dont l’examen traîne en longueur, prévoit plusieurs mesures clés en matière d’immobilier.
Un PTZ élargi pour faciliter l’accession à la propriété
Si le budget est adopté par le Parlement, le Prêt à Taux Zéro (PTZ) connaîtra une extension significative. Il sera accessible à l’ensemble du territoire et concernera également les maisons individuelles dans le cadre d’un achat neuf, sous conditions de ressources. Ce coup de pouce, particulièrement attendu des primo-accédants, entrerait en vigueur deux mois après la promulgation de la loi, afin de laisser le temps aux banques de s’adapter, selon les précisions de Valérie Létard, ministre du Logement.
Jusqu’à présent, le PTZ était réservé à l’achat de logements anciens nécessitant des travaux en zones détendues ou à l’acquisition d’appartements neufs en zones tendues, excluant ainsi les maisons. En 2024, seulement 45 000 prêts ont été accordés, contre plus de 92 000 en 2019. L’extension de ce dispositif devrait permettre à 15 000 ménages supplémentaires d’accéder à la propriété en 2025, tout en générant près de 600 millions d’euros de TVA pour l’État.
Une hausse des frais de notaire à la discrétion des collectivités
Toutefois, cette mesure s’accompagne d’une contrepartie moins favorable : une augmentation des droits de mutation, plus connus sous le nom de frais de notaire. Cette hausse de 0,5 % sur trois ans, laissée à l’appréciation des collectivités locales, ne concernerait toutefois pas les primo-accédants. « Il serait incohérent de reprendre d’une main (hausse des droits de mutation) ce que l’on donne de l’autre (PTZ élargi) », souligne un membre du gouvernement.
Les secundo-accédants, disposant généralement de ressources financières plus importantes, seraient ainsi les principaux concernés, notamment pour l’achat d’un logement ancien. Pour les biens neufs, la décision reviendra aux collectivités, précise l’entourage de François Rebsamen, ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation. Initialement envisagé par le Sénat, le plafond de 250 000 euros exempté de cette hausse a finalement été supprimé.
Ces mesures dessinent donc un paysage contrasté pour les futurs acheteurs : un soutien renforcé à l’accession à la propriété d’un côté, mais une fiscalité alourdie pour certains acquéreurs de l’autre.